Camus écrit ici une farce satirique, sorte de tragédie-bouffe, qui n’est pas sans rappeler les frasques de l’Ubu roi de Jarry. Le ton burlesque étonne chez l’écrivain plus familier du genre sérieux et du « souci du réel ». Sous le visage de l’homme de raison apparaît ici celui de l’homme de théâtre aux élans romantiques et farcesques, resté fidèle à ses premières amours pour le théâtre. État de siège est une pièce burlesque où la révolte gronde en coulisses – une satire jubilatoire des pouvoirs construits sur la peur.
Et nous d’en ressortir ébranlés et heureux, avec l’impression paradoxale d’avoir été victimes, le temps d’une représentation, de la seule privation de liberté dont il faille se délecter. LES TROIS COUPS
On n'a jamais douté de la pérennité de sa pensée. Ici, c'est son amour du théâtre, des tréteaux, son goût de la joie qui frappent. Grâce à Charlotte Rondelez. Armelle Héliot